Luminar

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mardi 3 novembre 2009

Chomsky et la psychanalyse

Alors que Léon66-le-psy continue de faire des vagues, il est plaisant de citer la réponse de Noam Chomsky à une question posée par un journaliste du New York Times[1] : Have you ever been psychoanalyzed?

I do not think psychoanalysis has a scientific basis. If we can't explain why a cockroach decides to turn left, how can we explain why a human being decides to do something?

En français : Je ne pense pas que la psychanalyse ait un fondement scientifique. Si nous ne pouvons pas expliquer pourquoi un cafard décide de tourner à gauche, comment pourrions-nous expliquer pourquoi un être humain décide de faire quelque chose ?

Cela fait écho aux propos que Chomsky avait tenus en 1989 sur Jacques Lacan : my frank opinion is that he was a conscious charlatan, and was playing games with the Paris intellectual community to see how much absurdity he could produce and still be taken seriously.

En français : je pense franchement qu'il était un charlatan conscient de l'être, et se jouait de la communauté intellectuelle parisienne pour voir jusqu'où il pouvait aller dans l'absurdité et continuer à être pris au sérieux.

dimanche 21 décembre 2008

Démiurge marginal

Signature_julien_gracq.png La revue 303 a consacré fin 2006 un numéro à Julien Gracq. Très richement illustré, il propose notamment le fac-similé du manuscrit d'un texte inédit de l'écrivain intitulé Réflexions d'un lanceur octogénaire. Lanceur de quoi ? Mais de boomerang ! Voilà comment se clôt ce texte[1], dans le plus pur style gracquien :

La courbe que décrit modestement le boomerang est l'ellipse, c'est-à-dire le chemin que suivent les planètes. Ainsi, démiurges marginaux, nous autres lanceurs de missiles cornus, nous nous organisons des loisirs plus pacifiants que les autres, puisqu'ils sont modestement concertants avec la marche du cosmos.

Notes

[1] Revue 303, n° 93, novembre 2006, p. 225.

mardi 16 décembre 2008

La Chine éternelle

La Chine possède en abondance tout ce qui est nécessaire à la vie humaine, et s'il existe au monde un royaume qui n'ait pas besoin des autres, c'est bien elle. Bien plutôt, c'est d'elle que sortent quantités de marchandises.

Ainsi s'exprimait, peu après 1625, le Jésuite espagnol Adriano de las Cortes, gardé prisonnier de longs mois par les Chinois de la province de Guangdong après un naufrage, au début du chapitre XIX de la relation qu'il fit de son aventure[1] . Ce texte, magnifiquement édité en 2001 par les éditions Chandeigne, recèle encore bien d'autres perles. Pascale Girard, qui a conduit cette première édition française, souligne qu'il s'agit d'un véritable récit anthropologique avant l'heure.

Notes

[1] Le Voyage en Chine d'Adriano de las Cortes, Chandeigne, 2001, p. 225