Un article publié sur le site du Wall Street Journal, qualifié de manière surprenante par un blogueur du Figaro d'article fleuve – ce qui en dit long sur la lecture à l'ère du Web[1] – fait état d'une diminution du nombre de contributeurs de Wikipédia. Ce constat global est sans aucun doute correct[2] mais ce qui m'apparaît le plus symptomatique d'une approche erronée du développement de Wikipédia c'est l'assertion : with three million articles it is hard to find new things to write about. J'ai envie de rétorquer : tout reste à faire. La majorité des entrées de Wikipédia, loin d'être des articles ou même d'honnêtes notices, ressemblent le plus souvent à des tentatives avortées de restitution du savoir – ce que les différentes Wikipédias appellent pudiquement des ébauches[3]. Il ne s'agit donc pas de trouver de nouvelles choses sur lesquelles écrire mais de s'appliquer à reprendre et développer soigneusement ce qui a été abandonné en chemin. A l'enthousiasme, qui reste indispensable, il faut donc aujourd'hui associer plus que jamais le sérieux et l'application. Quels contributeurs relèveront le défi ?

Notes

[1] Sur cette question des modes de lecture, voir notamment cet article du Monde diplomatique de septembre dernier.

[2] Je fais confiance à gede pour nous concocter s'il le faut un nouveau billet à ce sujet.

[3] Non, je ne vais pas embrayer sur la question de l'utilité du bandeau d'ébauche apposé sur de trop nombreuses pages à partir du seul calcul de la taille d'icelle.