C'est une histoire de vandalisme subtil comme on voit finalement peu sur Wikipédia[1].

Voulant hier vérifier la présence dans l'article consacré à Barack Obama d'un point évoqué par Chomsky au cours d'une conférence[2], je m'arrête perplexe devant la dernière phrase de l'intro :

Lors de la réception de son prix, il prononce un discours inspiré du slogan inventé par George Orwell : la guerre, c'est la paix.

Utilisant la compétence technique de base numéro 5, à savoir "farfouiller dans l'historique d'une page", je n'ai pas besoin de remonter très loin pour retrouver l'auteur de cet ajout aussi malicieux que malveillant : un certain Rooselvelt, contributeur de type auroch au profil curieux. Le 12 décembre dernier, sept mois après avoir collé une infobox de philosophe à l'article Dieu, il insère donc cette affirmation retorse à la fin de l'introduction de l'article Obama, en ayant la décence de ne pas commenter sa contribution.

Il faut attendre le 23 janvier en fin d'après-midi pour qu'un contributeur fort discret supprime la phrase en question. Mais sans commenter son intervention.

Le lendemain matin de bonne heure, Urban, contributeur émérite sans doute mal réveillé, révoque cette suppression. Toujours sans commentaire.

Peu de temps après m'avoir vu supprimer la phrase avec le commentaire très douteux et probablement faux, ILJR poste sur ma page de discussion un message sibyllin qui renvoie sans plus de commentaire qu'un clin d'oeil à un article de Libération du 11 décembre dernier. Est-ce à dire que notre Rooselvelt se serait appuyé sur cet article pour forger sa phrase grotesque ? Soit il ne comprend rien à ce qu'il lit soit, et c'est le plus probable, il a voulu jouer un tour pendable à Wikipédia. Et ça a plutôt bien marché.

Quelle leçon tirer de tout cela ? Sans doute qu'il faut toujours penser à commenter ses interventions.

Et (re)lire l'Orwell essayiste bien sûr[3].

Notes

[1] Ou alors qu'on ne détecte pas bien.

[2] A savoir que selon des Nonpartisan budget and security monitors, Obama est en passe de devenir, rien qu'avec son budget 2010, le président américain le plus dépensier en matière militaire depuis l'après-guerre en real dollars.

[3] Le Quai de Wigan en particulier.