Luminar

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mercredi 9 décembre 2009

Tout est dans le titre

Avec Le Figaro, on n'est jamais déçu. La version web de ce quotidien épouse si étroitement l'agenda gouvernemental dans ses grands titres que c'en est presque émouvant. Ainsi le lecteur a eu droit le 8 décembre à ce titre tout en camouflage verbal : Débat sans passion sur la nation à l'Assemblée nationale. Le journaliste a parfaitement intégré l'idée que le gouvernement aimerait bien désormais se débarrasser de l'expression identité nationale[1]. Il s'agit maintenant pour la communication gouvernementale d'essayer en douceur de contrer son propre effet de simple exposition et d'éteindre la passion xénophobe, ou tout simplement chauvine, qu'il a fait naître[2]. Et Le Figaro, comme on peut le constater, s'y emploie à son niveau.

La chute de l'article, dont le chapeau est une merveille de langue de bois[3], est par ailleurs splendide : Les débats parlementaires sans vote ne rencontrent jamais un grand succès. C'est vrai que transformer l'Assemblée nationale en dernier salon où l'on fait semblant de causer d'un vrai faux sujet de société choisi par les conseillers politiques de l'exécutif pour (re)mobiliser les électeurs en faveur du parti de la majorité est le signe d'une démocratie parlementaire en pleine possession de ses moyens.

Notes

[1] Surtout depuis qu'un sondage a montré que les Français ont flairé une stratégie électorale de l'UMP.

[2] Voir par exemple cet article du Monde.

[3] Les élus de droite se félicitent de l'initiative d'Éric Besson, tandis que la gauche dénonce des arrière-pensées électorales. Pour la première proposition de la phrase comprendre les élus de droite se demandent pourquoi on les a lancé dans cette galère mais se gardent encore de trop ruer dans les brancards et fâcher le Grand Chef. Pour la seconde comprendre nous, journalistes gouvernementaux, faisons semblant de continuer à penser que le lancement de ce débat n'était pas une (grossière) stratégie électorale, et espérons que le lecteur ne poursuivra pas sa lecture plus loin.

vendredi 10 avril 2009

Internet et récréation

Les dernières péripéties de la Loi Hadopi, présentée par ses promoteurs comme anti-piratage, sont amusantes à suivre. Le rejet de ce projet de loi par l'Assemblée nationale déclenche des réactions aussi indignées que creuses chez les partisans du cyberordre. Bien entendu, comme nous sommes en ploutocratie, le gouvernement devrait quand même avoir gain de cause lors d'un second vote. Mais sur quel(s) constat(s) repose concrètement ce projet de loi ? Même si je suis l'affaire de loin, il me semble que jamais aucune étude n'a mis en évidence de corrélation entre la variation de la consommation de produits culturels et celle des échanges gratuits[1] de biens culturels numérisés[2] via les systèmes P2P.

Notes

[1] De fait, et au vu de l'infrastructure déployée, ces échanges ne sont nullement gratuits, ni pour la collectivité, ni pour les particuliers qui s'équipent en matériel et payent un droit d'entrée sous forme d'abonnement auprès d'un FAI.

[2] Plus ou moins disponibles sur le marché...

mardi 16 décembre 2008

Tourner la page

Lecture_Canard.jpg Dans Le Canard enchaîné du 10 décembre 2008, Jean-Luc Porquet consacre son indispensable rubrique Plouf ! à la relance d'un projet avorté au début des années 2000, j'ai nommé le livre électronique. Il a raison de souligner combien ce nouvel outil ne peut convaincre que les marketeurs et autres commerciaux qui vont se démener pour le refourguer. Mais à qui ? Voilà une question qui n'a pas encore de réponse tant ceux qui lisent n'ont que faire d'une pareille prothèse comme me le faisait remarquer récemment un ami.

Je laisse la parole au facétieux Jean-Luc Porquet qui remarque in fine que l'ebook qu'on poura laisser tomber dans la baignoire puis faire sécher sur une corde à linge n'est pas pour demain :

Soyez sûrs qu'un de ces jours on finira par inventer un livre électronique qu'on pourra laisser tomber par terre sans qu'il sa casse. Et même, c'est fou, un engin écolo dont la batterie fonctionnera grâce à la seule énergie solaire ! Plus besoin de chercher une prise de courant pour le recharger. Un truc de ouf, non ?