Luminar

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jeudi 9 décembre 2010

Lapsus présidentiel

Le Canard enchaîné d'hier me donne la matière pour un court billet. Dans le cadre du cablegate et lors du Conseil des ministres du 30 novembre dernier, Nicolas Sarkozy a selon l'hebdomadaire fustigé l'irresponsabilité de Wikipédia. Il pensait évidemment à WikiLeaks.

lundi 15 novembre 2010

La devise mystère

En cette période de levée de fonds destinés à assurer la pérennité des activités de Wikimedia Foundation, je prends plaisir à suivre l'évolution en temps réel des résultats de cette campagne via les liens que Darkoneko a utilement (re)listés avant-hier sur son blog. Or un détail m'intrigue sur cette page de synthèse : quelles sont ces mystérieuses devises désignées par des chiffres qui apparaissent à la fin du tableau intitulé Currency totals for the fiscal year of 2010 ?

mardi 24 août 2010

Nos IP ont du talent

Voilà une création plaisante de type bac à sable que j'ai supprimée ce matin. Ses qualités méritent d'être soulignées.

X[1] est une jeune étudiante autodidacte née le 23 Novembre 1990.

Née de parents aisés, son esprit affiné et sa beauté troublante lui permettent de franchir sans difficulté les premiers obstacles qui se présentent à elle.

Après son obtention du baccalauréat avec une facilité déconcertante, elle se consacre alors à l'étude des Lettres en faculté.

Sa compréhension aiguë des plus grands auteurs lui permet de se lancer dans l'écriture de ses propres œuvres. On peut alors découvrir Clémence & Msn, Clémence & Voldemort, Clémence & Bouygues.. Et bien d'autres.

Rapidement lassée de l'esprit basique de la gente masculine, ses relations amoureuses sont de courte durée. Il n'y a à ce jour aucune digne relation à relater ici.

Son originalité, son raffinement et ses propos piquants font d'elle une femme épanouie, appréciée des connaisseurs, incomprise de la plèbe.

Plus tard elle souhaiterait se consacrer à l'enseignement, afin d'inculquer son savoir à la nouvelle génération.

Il n'y a qu'une seule faute d'orthographe dans ce texte, saurez-vous la retrouver ?

Notes

[1] J'ai anonymisé.

mercredi 26 mai 2010

Le mystère du chausson italien

800px-Pain_ciabatta_aux_olives_noires.jpg Vous connaissez le pain ciabatta ? Si ce n'est pas le cas, je vous le conseille, c'est très bon[1]. Mais ce qui est étrange, c'est que toutes les Wikipédias qui possèdent un article sur cette succulente spécialité boulangère la rattachent à la gastronomie italienne. Or aucun interwiki ne mène à la Wikipédia en italien. Étrange, non ? Si l'on ose s'aventurer chez nos collègues encyclopédiste transalpins et que l'on recherche ciabatta, on tombe sur des chaussons. Quelqu'un saura-t-il résoudre ce mystère ?

Notes

[1] Je vous conseille tout particulièrement la variante aux olives noires finement découpées que je vous propose en illustration.

vendredi 12 février 2010

Quand Roosevelt tacle Obama sur Wikipédia

C'est une histoire de vandalisme subtil comme on voit finalement peu sur Wikipédia[1].

Voulant hier vérifier la présence dans l'article consacré à Barack Obama d'un point évoqué par Chomsky au cours d'une conférence[2], je m'arrête perplexe devant la dernière phrase de l'intro :

Lors de la réception de son prix, il prononce un discours inspiré du slogan inventé par George Orwell : la guerre, c'est la paix.

Utilisant la compétence technique de base numéro 5, à savoir "farfouiller dans l'historique d'une page", je n'ai pas besoin de remonter très loin pour retrouver l'auteur de cet ajout aussi malicieux que malveillant : un certain Rooselvelt, contributeur de type auroch au profil curieux. Le 12 décembre dernier, sept mois après avoir collé une infobox de philosophe à l'article Dieu, il insère donc cette affirmation retorse à la fin de l'introduction de l'article Obama, en ayant la décence de ne pas commenter sa contribution.

Il faut attendre le 23 janvier en fin d'après-midi pour qu'un contributeur fort discret supprime la phrase en question. Mais sans commenter son intervention.

Le lendemain matin de bonne heure, Urban, contributeur émérite sans doute mal réveillé, révoque cette suppression. Toujours sans commentaire.

Peu de temps après m'avoir vu supprimer la phrase avec le commentaire très douteux et probablement faux, ILJR poste sur ma page de discussion un message sibyllin qui renvoie sans plus de commentaire qu'un clin d'oeil à un article de Libération du 11 décembre dernier. Est-ce à dire que notre Rooselvelt se serait appuyé sur cet article pour forger sa phrase grotesque ? Soit il ne comprend rien à ce qu'il lit soit, et c'est le plus probable, il a voulu jouer un tour pendable à Wikipédia. Et ça a plutôt bien marché.

Quelle leçon tirer de tout cela ? Sans doute qu'il faut toujours penser à commenter ses interventions.

Et (re)lire l'Orwell essayiste bien sûr[3].

Notes

[1] Ou alors qu'on ne détecte pas bien.

[2] A savoir que selon des Nonpartisan budget and security monitors, Obama est en passe de devenir, rien qu'avec son budget 2010, le président américain le plus dépensier en matière militaire depuis l'après-guerre en real dollars.

[3] Le Quai de Wigan en particulier.

vendredi 5 février 2010

70 000 s'efface

Ernst Jünger a intitulé son journal de l'âge mûr Soixante-dix s'efface, voulant signifier combien il était surpris d'avoir atteint cet âge-là après deux guerres mondiales. Il devait encore vivre plus de trente années. De mon côté, modeste mais opiniâtre wikipédien, j'ai passé ce matin la barre des 70 000 contributions (chiffre global donné par le fameux editcount). Mon taux de participation dans main atteint presque les 55 % et même 80 % si l'on ne prend pas en compte les actions "administratives". Dans le lot, une immense majorité d'actions de maintenance (dont une lutte quasi quotidienne contre la dégradation volontaire du contenu) mais aussi quelques contributions plus substantielles dont je ne suis pas mécontent. Je partage le sentiment exprimé par Poulpy le 28 janvier dernier : j'ai toujours envie de continuer.

vendredi 29 janvier 2010

Mort d'un historien non neutre

Howard Zinn, auteur d'une monumentale Histoire populaire des États-Unis. De 1492 à nos jours, est mort le 27 janvier dernier à 87 ans. Cet historien américain au parcours atypique[1] a publié une partie de ses mémoires sous le titre L’Impossible Neutralité. Autobiographie d’un historien et militant[2]. Il aurait fait un wikipédien lucide.

Notes

[1] Qui a plus d'une fois pris des coups de matraque sur la tête comme en témoigne notamment Daniel Ellsberg.

[2] Le titre original est plus imagé : You Can't Be Neutral on a Moving Train: A Personal History of Our Times

mercredi 9 décembre 2009

Tout est dans le titre

Avec Le Figaro, on n'est jamais déçu. La version web de ce quotidien épouse si étroitement l'agenda gouvernemental dans ses grands titres que c'en est presque émouvant. Ainsi le lecteur a eu droit le 8 décembre à ce titre tout en camouflage verbal : Débat sans passion sur la nation à l'Assemblée nationale. Le journaliste a parfaitement intégré l'idée que le gouvernement aimerait bien désormais se débarrasser de l'expression identité nationale[1]. Il s'agit maintenant pour la communication gouvernementale d'essayer en douceur de contrer son propre effet de simple exposition et d'éteindre la passion xénophobe, ou tout simplement chauvine, qu'il a fait naître[2]. Et Le Figaro, comme on peut le constater, s'y emploie à son niveau.

La chute de l'article, dont le chapeau est une merveille de langue de bois[3], est par ailleurs splendide : Les débats parlementaires sans vote ne rencontrent jamais un grand succès. C'est vrai que transformer l'Assemblée nationale en dernier salon où l'on fait semblant de causer d'un vrai faux sujet de société choisi par les conseillers politiques de l'exécutif pour (re)mobiliser les électeurs en faveur du parti de la majorité est le signe d'une démocratie parlementaire en pleine possession de ses moyens.

Notes

[1] Surtout depuis qu'un sondage a montré que les Français ont flairé une stratégie électorale de l'UMP.

[2] Voir par exemple cet article du Monde.

[3] Les élus de droite se félicitent de l'initiative d'Éric Besson, tandis que la gauche dénonce des arrière-pensées électorales. Pour la première proposition de la phrase comprendre les élus de droite se demandent pourquoi on les a lancé dans cette galère mais se gardent encore de trop ruer dans les brancards et fâcher le Grand Chef. Pour la seconde comprendre nous, journalistes gouvernementaux, faisons semblant de continuer à penser que le lancement de ce débat n'était pas une (grossière) stratégie électorale, et espérons que le lecteur ne poursuivra pas sa lecture plus loin.

mardi 24 novembre 2009

La forêt qui cache l'arbre

Un article publié sur le site du Wall Street Journal, qualifié de manière surprenante par un blogueur du Figaro d'article fleuve – ce qui en dit long sur la lecture à l'ère du Web[1] – fait état d'une diminution du nombre de contributeurs de Wikipédia. Ce constat global est sans aucun doute correct[2] mais ce qui m'apparaît le plus symptomatique d'une approche erronée du développement de Wikipédia c'est l'assertion : with three million articles it is hard to find new things to write about. J'ai envie de rétorquer : tout reste à faire. La majorité des entrées de Wikipédia, loin d'être des articles ou même d'honnêtes notices, ressemblent le plus souvent à des tentatives avortées de restitution du savoir – ce que les différentes Wikipédias appellent pudiquement des ébauches[3]. Il ne s'agit donc pas de trouver de nouvelles choses sur lesquelles écrire mais de s'appliquer à reprendre et développer soigneusement ce qui a été abandonné en chemin. A l'enthousiasme, qui reste indispensable, il faut donc aujourd'hui associer plus que jamais le sérieux et l'application. Quels contributeurs relèveront le défi ?

Notes

[1] Sur cette question des modes de lecture, voir notamment cet article du Monde diplomatique de septembre dernier.

[2] Je fais confiance à gede pour nous concocter s'il le faut un nouveau billet à ce sujet.

[3] Non, je ne vais pas embrayer sur la question de l'utilité du bandeau d'ébauche apposé sur de trop nombreuses pages à partir du seul calcul de la taille d'icelle.

vendredi 13 novembre 2009

Le don, le sourire et la maturité

Le bistro du jour évoque l'incongruité de certains messages de sollicitation de la campagne de ''fundraising'' en cours. Le marketing, s'il n'était pas aussi efficace dans le monde réel, prêterait toujours à sourire. L'efficacité de la campagne de la Wikimedia Foundation est selon toute vraisemblance plutôt bonne si bien que la signification des messages chargés de retenir l'attention des lecteurs/contributeurs importe finalement peu. Permettre aux projets de la Foundation – Wikipédia en tête – de continuer à exister justifie suffisamment à mes yeux ce recours annuel au mode de communication contemporain le plus utilisé.

Toujours aux États-Unis, mais de manière bien moins visible, Michael Albert et ses collègues ont lancé en octobre de cette année un appel aux dons pour que Z Communications continue de vivre et de se développer. Vers la fin de cette vidéo, Albert rappelle cette vérité oubliée en ces temps de gratuité tous azimuts : soutenir financièrement un projet auquel on tient et/ou auquel on participe est une question de maturité politique et qu'en matière de médias alternatifs – ce qu'est avant tout Wikipédia – la gratuité est une illusion dangereuse. La liberté et le savoir n'ont pas de prix mais un coût qu'il faut bien collectivement assumer.

mardi 3 novembre 2009

Chomsky et la psychanalyse

Alors que Léon66-le-psy continue de faire des vagues, il est plaisant de citer la réponse de Noam Chomsky à une question posée par un journaliste du New York Times[1] : Have you ever been psychoanalyzed?

I do not think psychoanalysis has a scientific basis. If we can't explain why a cockroach decides to turn left, how can we explain why a human being decides to do something?

En français : Je ne pense pas que la psychanalyse ait un fondement scientifique. Si nous ne pouvons pas expliquer pourquoi un cafard décide de tourner à gauche, comment pourrions-nous expliquer pourquoi un être humain décide de faire quelque chose ?

Cela fait écho aux propos que Chomsky avait tenus en 1989 sur Jacques Lacan : my frank opinion is that he was a conscious charlatan, and was playing games with the Paris intellectual community to see how much absurdity he could produce and still be taken seriously.

En français : je pense franchement qu'il était un charlatan conscient de l'être, et se jouait de la communauté intellectuelle parisienne pour voir jusqu'où il pouvait aller dans l'absurdité et continuer à être pris au sérieux.

vendredi 18 septembre 2009

Heureux qui comme un bot a fait beaucoup d'édits

Dans le folklore wikipédien, les WikiGnomes sont ces contributeurs qui, délaissant les controverses éditoriales et les longues discussions qui vont avec, multiplient les contributions mineures sur tous les articles qui leur tombent sous la main. Certains se font ainsi une spécialité de multiplier toujours et encore les mêmes opérations, obtenant parfois un compteur d'éditions hors du commun[1]. Réfléchissant peu, cultivant des automatismes, ils agissent vite, sont généralement efficaces et le plus souvent utiles. Ils sont la version en chair et en os des robots, appelés communément bots, qui sont dressés pour effectuer des tâches répétitives. J'ai voulu moi aussi, par esprit d'aventure, me lancer dans une tâche répétitive, à savoir changer toutes les occurrences fautives de Université de Yale[2] qui émaillent les articles de l'encyclopédie[3]. Je parle d'aventure car pour peu que l'on prenne son temps, on découvre des entrées peu fréquentées, parfois laissées à l'abandon depuis longtemps et dans un état qui peut laisser à désirer. C'est ainsi que je suis tombé sur l'article consacré au psychologue et pédiatre américain Arnold Gesell. Son historique est exemplaire. Créé d'un coup d'un seul par un traducteur sous IP le 2 décembre 2007, complété par le même dans la minute d'un EBAUCHES à MODIFIER (sic), l'article a attiré huit jours plus tard l'attention d'un contributeur enregistré (et d'ailleurs futur admin). Ce dernier s'est contenté de supprimer la mention susdite et de wikifier sommairement la page. Ce n'est qu'en 2009 que l'historique s'est étoffé de six interventions de bots friands de liens interlangues. Bref rien de consistant. Or dès la deuxième ligne on pouvait lire :

Gesell est né à Alma, dans le Wisconsin, dont dysgenic qualités Gesell plus tard analysés dans le Village des Mille âmes.

J'ai fait quelques sondages pour voir si l'article est régulièrement consulté. D'après les chiffres fournis il l'a été dès février 2008 (160 ''hits''). Soit les lecteurs de l'article ne comprennent pas le français soit, plus probablement, s'agit-il uniquement de visites de bots.

Coupant seulement les phrases les plus immédiatement incohérentes, je me suis contenté, tel un simple bot, d'apposer le bandeau traduction à revoir. C'est bien le minimum.

Notes

[1] Je pense à des gens comme Hercule, le bien nommé, ou Polmars.

[2] Il me semble d'ailleurs que l'ami Google met un certain temps, voire un temps certain, à actualiser ses réponses qui ne tiennent pas compte de mes corrections.

[3] Car vous n'ignorez pas que Yale est le nom de cette prestigieuse université de la côte est des States et non le lieu où elle est implantée.

mercredi 16 septembre 2009

Histoires de ratio

Calculatrice Jaloux de la maestria avec laquelle mes confrères wikiblogueurs manient chiffres et autres graphiques aériens, je tiens à vous livrer à mon tour le fruit rachitique d'une brève cogitation statistique.

Si vous ne connaissez pas la Ména, laissez-moi vous présenter une entrée de Wikipédia pesant ses 9000 octets bon poids mais dont la page de discussion associée pèse, en arrondissant, 82 fois plus. Oui, vous avez bien lu. Cela donne le vertige quand on pense que le même ratio calculé pour l'entrée Dieudonné, avec ses controverses à rallonge et à répétition, ne s'élève qu'à 20.

Il y a comme du record dans l'air.

Mais peut-être existe-t-il un docile et opiniâtre robot tenant à jour un top ten basé sur cet indicateur ?

lundi 7 septembre 2009

Travail à la chaîne

Le sujet chaud du moment sur Wikipédia ce sont les pages à supprimer. Il n'y a qu'à jeter un oeil sur la semaine 36 du bulletin des administrateurs pour s'en rendre compte. Et Pierrot en parlait déjà le 23 août dernier. L'inflexible Patrick Rogel mène la vie dure aux créateurs de pages et cela a le don d'irriter un certain nombre de contributeurs, l'ensemble formant une énième resucée de la bataille inclusionnistes vs. suppressionnistes. Ce qui me fascine dans le comportement de contributeurs comme le sieur Rogel, c'est le sentiment qu'ils doivent avoir de maîtriser (un tant soit peu) l'encyclopédie. Or cela me semble totalement fantasmatique. La seule question que je me pose est donc : quand se lassera-t-il ?

Dans le genre travail à la chaîne, les administrateurs de Wikipédia n'ont rien à envier aux initiateurs de PàS opiniâtres. En cette période de rentrée scolaire, pour ne prendre qu'un exemple, le blocage des accès des établissements scolaires va à nouveau battre son plein. Si bien que je ne vois vraiment pas ce qui peut chagriner ceux qui s'opposent au renommage de la fonction d'aministrateur en opérateur (ou op par apocope). Comme le dit si justement Apollon : N'impliquant aucune modification de la fonction, la nouvelle dénomination ne changera pas grand chose pour ceux qui sont contre et soulagera ceux qui sont pour. Je ne saurais mieux dire. Un Ouvrier Professionnel pour du travail à la chaîne, c'est déjà du luxe. Et pour ceux qui aiment l'administratif, quoi de plus naturel qu'un Op soit nommé par un bureaucrate ?

mardi 1 septembre 2009

Esprit du temps

Comme mon ''petroleum index'' le laisse deviner, j'interviens principalement dans les articles au cours de mes pérégrinations wikipédiennes. Ces interventions étant diverses et variées, et le temps faisant son oeuvre, il m'arrive d'oublier être intervenu sur tel ou tel article. Mais il arrive aussi parfois, au détour d'une fournée de RC (mon point d'entrée favori), qu'une page se rappelle à mon bon souvenir le plus souvent par le biais de cette coloration qui met en évidence les liens déjà visités (pour peu que l'on n'ait pas vidé l'historique de son navigateur). Or donc l'article jeu vidéo m'est revenu en mémoire ce matin tout comme le souvenir d'y avoir laissé un paragraphe tiré d'une de mes lectures. Quelle ne fut pas ma surprise de constater que ce paragraphe, dûment "sourcé"[1], avait disparu de la version en ligne. Connaissant les arcanes[2] de wikipédia comme le tiroir gauche du buffet de ma cuisine[3], je m'en vins fouiller l'historique pour retrouver la contribution qui avait sonné le glas de mon ajout. C'était un vendredi 13, du mois de février cette année. Un contributeur répondant au pseudo de WikiLaurent (419 contributions à son actif), s'attaquant vigoureusement à l'article consacré au jeu vidéo (14 contributions consécutives ce jour-là), s'exclama LOL, c'est quoi ce délire ?? pour justifier son caviardage. O tempora ! O mores ! comme disait l'autre.

Notes

[1] En général, la probabilité qu'une phrase soutenue par un appel de note soit supprimée est faible. Pour le meilleur et pour le pire du reste.

[2] Métaphore vaguement alchimique pour "connaissance parcellaire des trucs et astuces de l'interface conçue par MediaWiki".

[3] Là où je range les torchons.

jeudi 27 août 2009

Beaucoup d'articles de Wikipédia sont mauvais

C'est dans la dernière livraison du WikiGrill[1] intitulée spirituellement Foucault pour les chats qu'on (re)découvre cette simple vérité : beaucoup d'articles de Wikipédia sont mauvais. Le moins qu'on puisse dire est que la critique adressée par Olivier Postel-Vinay à l'article consacré à Michel Foucault est fondée. Et cette critique peut sans difficulté être étendue à tous ces articles longs, possédant un sommaire tape-à-l'oeil, mais fondamentalement creux et/ou inutilement bavards. C'est une des raisons principales qui me font préférer pour Wikipédia des articles courts mais consistants. Dommage que les procédures de labellisation (BA comme AdQ) n'aillent pas en ce sens.

PS : au moment où je rédigeais ce billet, l'inoxydable Touriste publiait un commentaire de bistro qui recoupe exactement mon propos.

Notes

[1] WikiGrill est le nom d'une rubrique du site web du magazine Books lancé fin 2008. Elle consiste à proposer une relecture critique d'un article de Wikipédia, relecture parfois effectuée par des personnes qualifiées. La meilleure livraison parmi la petite dizaine publiée reste à mes yeux celle traitant de l'article Lévi-Strauss.

vendredi 26 juin 2009

Wikipédia et le bac philo

Je propose pour la prochaine session de l'épreuve de philosophie du bac le sujet suivant :

Peut-on déduire du fonctionnement de Wikipédia qu'il est possible de dire infiniment de choses d'une infinité de sujets ?

vendredi 5 juin 2009

Quand un universitaire s'appuie sur Wikipédia

En butinant via Google Book, je suis tombé sur une brève et discutable critique de l'indispensable Noam Chomsky basée sur... l'article de Wikipédia en anglais intitulé Criticism of Noam Chomsky. C'est page 193 du livre du professeur Hans-Johann Glock intitulé What is analytic philosophy? publié en 2008 chez Cambridge University Press. Dans sa note de bas de page il précise même la version qu'il a consultée en donnant un lien permanent.

S'il fallait une preuve formelle que les chercheurs utilisent Wikipédia en toute simplicité, en voilà une.

mercredi 27 mai 2009

Malaise dans la langue

C'est un projet généreux que de vouloir écrire collectivement une encyclopédie, encore faut-il savoir écrire. En me montrant ainsi si sévère, tel un Maître Capello du web, je ne pense pas aux fautes d'orthographe et autres coquilles qui sont inévitables dès lors que l'on pratique l'imprimerie, fût-elle numérique. Non, j'évoque ici l'absence de maîtrise de leur langue dont témoignent certains contributeurs de Wikipédia. Quand je tombe comme ce matin sur une prose fâcheusement bancale, mon clavier fait glop. Or, le style c'est l'homme la clarté du propos et la finesse de l'analyse passent inévitablement par une langue maîtrisée.

Alors bien sûr, quand on a le plaisir de lire des articles bien écrits, comme celui consacré par Hadrien à la figure de Nicolas Flamel, on ne peut qu'être agacé de constater que des contributeurs s'empressent d'en gâter le style en croyant sans doute bien faire[1].

Il y aurait d'ailleurs beaucoup à dire sur le style wikipédien si tant est qu'il en existe un. Guillom évoque sur son blog la question du conditionnel, mode verbal préféré du contributeur vicieux.

Mais qu'on se rassure, Wikipédia, ce grand champ d'expérimentation, permet aux encyclopédistes sans lettres d'élaborer des listes[2] qui offrent l'immense avantage de ne pas exiger de faire de phrase.

Notes

[1] Hadrien a fourni avec humour une petite explication sur la page de proposition d'AdQ.

[2] Et d'élaborer aussi des ébauches...

mercredi 20 mai 2009

Révoquer n'est pas jouer

Plusieurs contributeurs chevronnés s'alarment actuellement avec raison du sort réservé aux contributions sous IP d'un taiseux qui s'obstine à ne pas vouloir témoigner au procès à l'arbitrage lancé contre lui. DarkoNeko, dont l'attitude est implicitement mise en cause, avait d'ailleurs annoncé la couleur sur son blog il y a quelques jours : je reverte systèmatique ses contributions sous IP, bonnes ou pas (...) Et ça continuera jusqu’a ce que ce bougre d’imbécile tétu daigne participer à son arbitrage. La force de l'habitude aidant, on ne se rend plus compte que l'utilisation du bouton révoquer, qui demande très peu d'effort, est parmi les plus délicates qui soient. N'importe quel contributeur normalement constitué ressent la révocation d'une de ses contributions comme une violence (symbolique) exercée contre lui. Et à juste titre, car cette action ne doit servir (en théorie) qu'à lutter efficacement[1] contre le vandalisme endémique qui touche Wikipédia[2]. Or des administrateurs, les seuls à posséder ce bouton, l'utilisent volontiers pour mener ce qu'ils estiment être un juste et utile combat, en l'occurrence ramener un tétu (sic) à plus de raison (c'est-à-dire concrètement se soumettre à une forme de discipline communautaire). Et je dois avouer que cela m'agace singulièrement. Je ne suis pas du tout les contributions du récalcitrant en question et ne compte pas le faire donc je ne commenterai pas plus avant ce cas d'espèce. En revanche je suis tombé il y a peu sur une opération du même type menée contre un énième faux-nez du sieur Winckelmann, à savoir Livetox. C'est Wanderer999 qui s'est fait un plaisir et/ou un devoir de révoquer sans examen les contributions de ce compte sous prétexte qu'on doit décourager les amateurs compulsifs de faux-nez lorsque l'utilisateur en chair et en os qui se trouve derrière a fait l'objet d'un bannissement (on retrouve bien cette idée de discipline collective)[3]. Et encore, uniquement les contributions qui étaient encore éligibles à cette action, c'est-à-dire celles qui n'avaient pas encore été suivies d'autres édits (cela rend l'opération de retrait des ajouts jugés indésirables beaucoup plus fastidieuse). Là où le bât blesse l'âne que je suis c'est que Winckelmann, non content de faire tourner bourrique depuis plusieurs mois les check-users, s'amuse à contribuer utilement aux articles[4]. Sans doute peu sensible à la violence symbolique exercée contre lui, il doit en revanche ressentir une certaine jubilation à voir des contributeurs bien intentionnés à l'égard du projet d'encyclopédie s'évertuer à le maltraiter en ses articles. Autrement dit, ce genre de chasse aux faux-nez s'avère doublement contre-productive : elle ne vient pas à bout des cas lourds et sabote ce qui constitue le coeur du projet (développement et fiabilisation des articles). Voilà un mode de fonctionnement pervers auquel je ne puis souscrire et dont je ne puis définitivement pas me satisfaire. J'ai donc repris une à une les contributions utiles de Livetox. Si les articles pouvaient parler, ils diraient merci.

Notes

[1] L'action de révocation permet d'annuler en une seule action les vandalismes successifs (pour peu qu'ils se suivent dans l'historique des modifications de l'article touché).

[2] Si vous ne voyez pas très bien ce qu'est un vandalisme sur Wikipédia en voici un exemple.

[3] Le paradoxe étant que si Winckelmann restait sous IP il passerait sans aucun doute inaperçu. D'ailleurs son tout premier édit sous cette nouvelle et éphémère identité montre assez bien je trouve combien il cherche à être démasqué.

[4] Contrairement à d'autres faux-nez cherchant réellement à nuire.

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